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Espace conférencier

Uber, désormais installé dans l’ensemble des grandes villes, est le modèle initiateur de l’ubérisation. Cette multinationale américaine, axée sur une application mobile, facilite la mise en relation des utilisateurs, dans le domaine des services de transport avec chauffeur et de restauration. 

Uber, initialement fondée en 2009,  a été l’élément précurseur du lancement de ce nouveau courant en France et dans le monde.  

Mais quels enjeux pour ce nouveau phénomène?

L’avènement de l’ubérisation du travail marque une évolution significative du paysage du monde des affaires moderne. Ce phénomène est caractérisé par l’utilisation intensive de plateformes en ligne pour connecter des travailleurs indépendants à des clients. L’ubérisation du travail transforme fondamentalement les conventions traditionnelles de l’emploi. Toutefois, cette évolution rapide soulève des interrogations essentielles sur la sécurité de l’emploi, les droits des travailleurs, et l’équité au sein des relations professionnelles. Face à cette transformation dynamique, gouvernements, entreprises et acteurs sociaux se voient contraints de réfléchir à des ajustements afin de concilier la recherche de flexibilité opérationnelle avec la nécessité de protéger les droits fondamentaux des travailleurs.

I- L’ubérisation au travail?

Les organisations qui intègrent efficacement l’agilité dans leur culture et leurs pratiques sont mieux positionnées pour prospérer dans un monde des affaires où l’adaptabilité et l’innovation sont des atouts majeurs.

1) Qu’est-ce que l’ubérisation au travail ?

L’ubérisation du travail, également connue sous le nom d’”économie de plateformes”, ce qui réfère à un modèle économique dans lequel des plateformes numériques mettent en relation des travailleurs indépendants avec des clients. Ce phénomène est fréquemment observé dans des secteurs tels que le transport (uber), la livraison de repas (delivero), la location de logements (Airbnb), et d’autres services à la demande.

La convergence avec les nouvelles technologies facilite la gestion dématérialisée des transactions, souvent à travers des applications mobiles, permettant ainsi une mise en relation rapide entre l’offre et la demande de services. Les travailleurs exploitent ces technologies pour accéder de manière flexible et indépendante à des opportunités de travail.

L’ubérisation du travail, en relation avec le concept d’entrepreneuriat, transforme la nature traditionnelle de l’emploi en favorisant l’émergence d’une économie où les individus agissent en tant qu’entrepreneurs indépendants au sein de plateformes numériques.

2) Vers une transformation entrepreneuriale ?

– Le rapport patron/salarié

L’émergence de l’ubérisation du travail remet en question le modèle traditionnel du salariat. Les travailleurs indépendants, appelés prestataires, exécutent des « missions » et sont rétribués en fonction de leurs tâches. Les termes tels que « revenu » et « chiffre d’affaires » prévalent désormais sur celui de « salaire ». Ces prestataires opèrent généralement en tant qu’auto-entrepreneurs (ou micro-entrepreneurs), un statut instauré en 2008 offrant un régime simplifié pour les entreprises individuelles.

Dans le cadre de l’ubérisation du travail, la dynamique entre employeur et employé subit une transformation significative, redessinant les contours traditionnels de la relation professionnelle. L’inexistence de ce rapport peut perturber les normes établies du lieu de travail, impactant la communication, la supervision et les liens professionnels. Parallèlement, l’évolution vers ce modèle complexifie la perspective des négociations collectives, plaçant les travailleurs dans une position délicate lorsqu’il s’agit de revendiquer des améliorations des conditions de travail

-Le management algorithmique

L’ubérisation du travail est certes un nouveau modèle de construction, mais il tend également vers une déconstruction des acquis entrepreneuriaux passés. Pour exemple, le management a qui on a toujours apporté une importance particulière, en délivrant de nombreuses formations, voit désormais sa dimension humaine s’effacer au profit d’un management algorithmique. 

Les algorithmes occupent en effet une place centrale dans le modèle économique des plateformes numériques, et leur usage est entouré de secrets commerciaux. Cette caractéristique a pour effet de restreindre les initiatives des plateformes en matière de transparence et d’explication des décisions prises par le biais de traitements automatisés des données.

Les algorithmes de tarification, les incitations et les systèmes de notation exercent une influence directe sur le comportement des travailleurs des plateformes, altérant la manière dont ils organisent leur travail et gèrent leur temps. Ces mécanismes ne leur offrent pas la possibilité d’avoir une vision claire de leurs revenus ni de planifier leur carrière de manière anticipée.

II- Les avantages et défis de l’ubérisation au travail

L’émergence de ce nouveau modèle économique soulève des avantages mais également des défis pour lesquels l’ensemble des acteurs tentent de trouver des solutions.

1) Les avantages

-Vers une favorisation de l’innovation

L’ubérisation du travail est souvent perçue comme un moteur essentiel de l’innovation. En introduisant des modèles d’affaires basés sur des plateformes numériques, cette transformation stimule la créativité en repensant la prestation de services et la manière dont les biens sont échangés. Les entreprises qui adoptent l’ubérisation sont incitées à développer des technologies innovantes pour optimiser la mise en relation entre l’offre et la demande. Parallèlement, l’ubérisation du travail favorise l’éclosion de start-ups et de petites entreprises qui peuvent prospérer grâce à la visibilité offerte par les plateformes en ligne. L’intensification de la concurrence incite également les entreprises à réévaluer constamment leurs approches, à adopter de nouvelles technologies et à améliorer l’expérience client.

-L’ouverture de nouveaux marchés 

L’ubérisation sur l’économie a profondément influencé l’ouverture des marchés en créant un environnement commercial plus accessible et dynamique. De plus, elle offre aux travailleurs la flexibilité d’entrer sur le marché du travail, souvent en tant qu’indépendants, élargissant ainsi la diversité des compétences disponibles. L’ubérisation du travail peut ouvrir des perspectives entrepreneuriales en permettant aux particuliers de créer et de gérer leurs propres petites entreprises via des plateformes de mise en relation avec la clientèle. 

-L’indépendance et la flexibilité

L’ubérisation du travail est fréquemment liée à la promotion de l’indépendance professionnelle, conférant aux travailleurs une souplesse sans précédent dans la gestion de leur emploi du temps et de leurs activités. Grâce aux plateformes numériques, de nombreux individus ont désormais la possibilité de devenir des travailleurs indépendants, de sélectionner des missions en fonction de leurs savoirs et préférences, et de définir eux-mêmes leurs horaires de travail. Cette autonomie accrue est souvent perçue comme un avantage majeur, facilitant la conciliation entre vie professionnelle et personnelle. 

2) Les défis

-La précarité

L’ubérisation du travail  engendre des inquiétudes majeures concernant la précarité des travailleurs. En transformant les employés en travailleurs indépendants par le biais de plateformes numériques, cette tendance permet souvent d’éviter les régulations du travail conventionnelles, privant ainsi les travailleurs de garanties sociales et de droits fondamentaux. La nature changeante de l’emploi ubérisé peut conduire à une incertitude financière. En effet, la rémunération dépend souvent du nombre de missions disponibles. En outre, l’absence de contrats à long terme et de dispositifs de protection tels que l’assurance maladie et les allocations chômage exposent les travailleurs aux fluctuations du marché sans filet de sécurité. La précarité croissante soulève des préoccupations profondes quant à la stabilité financière et au bien-être des travailleurs, soulignant la nécessité d’une réglementation plus adaptée pour assurer des conditions de travail équitables.

-La sécurité sociale

Bien que l’emploi indépendant offre une plus grande flexibilité dans la gestion du temps de travail, il engendre également des incertitudes et des insécurités. La vulnérabilité croissante des indépendants « ubérisés », dépourvus des protections associées au statut de salarié, est fréquemment soulignée. La loi Travail du 8 août 2016 a instauré l’obligation pour les plateformes de contribuer à une partie de la protection sociale des indépendants affiliés à celles-ci.

-La notion de “salariat déguisé”

Les critiques du modèle soulignent également la présence d’une forme de « salariat déguisé », qui accentue la sous-traitance et constitue un moyen pour les entreprises d’alléger leurs charges patronales en recourant à une main-d’œuvre moins coûteuse.

Par exemple, certains coursiers sont traités comme des salariés, bien que leur statut officiel les déclare comme indépendants. Pour ce cas, des entreprises ont déjà été condamnées. En France, au cours des quinze dernières années, la proportion d’indépendants et d’auto-entrepreneurs a augmenté de 25%, soit cinq fois plus que celle des salariés. Ainsi, il est question de « salariat déguisé ». Les entreprises engagent du personnel tout en échappant aux coûts et aux obligations inhérents au statut salarié.

-Le rapport homme/femme

Une étude réalisée en 2022 à l’Université de technologie du Queensland en Australie, met en lumière des disparités salariales importantes entre les hommes et les femmes dans les emplois rémunérés à la tâche, allant de 10 % à 37 %. Ces résultats sont particulièrement préoccupants à l’heure où l’ubérisation du travail s’impose de plus en plus dans l’économie de l’emploi depuis environ une décennie.

D’autre part, dans le cas de certains métiers liés à l’ubérisation, la proportion de femmes est en net recul face à celle des hommes. Le métier de coursier est par exemple exposé à une certaine insécurité, poussant ainsi  les femmes parfois confrontées à des agressions à ne pas exercer dans le secteur. 

Également, le statut souvent mal reconnu, ne permet pas aux femmes d’évoluer sereinement si elles envisagent un enfant. En effet, le travail par des plateformes ubérisées ne garantit pas pour exemple des congés maternité. 

Par ailleurs, ces rencontres régulières servent d’outils pour évaluer les progrès. Elles fournissent une opportunité d’analyser les accomplissements, d’identifier rapidement les éventuels obstacles et d’apporter des ajustements en temps réel. Cette capacité d’évaluation dynamique est d’une importance cruciale dans le contexte de l’agilité en en entreprise où la capacité à réagir rapidement aux changements est impérative.

III- Nos conférenciers qui vous sensibilisent au sujet de l’ubérisation

Pour aborder l’ubérisation du travail, Simone & Nelson vous propose une sélection de 4 conférenciers. Experts dans leur domaine, ils vous offriront des prestations de haute qualité axées sur le sujet.

Article de blog Denis JACQUET
©ALLARD & MDLER

1) Denis JACQUET

Denis JACQUET, un entrepreneur de renom et fervent défenseur de l’ubérisation, affirme que les entreprises modernes doivent établir un contact direct avec leurs clients en utilisant les nouvelles technologies pour améliorer leurs performances. En tant que conférencier, il abordera les thèmes de l’ubérisation de l’économie, de la transformation numérique et de l’intelligence artificielle.

Article de blog Fabienne GOUX-BAUDIMENT
©tedxpointeapitre

2) Fabienne GOUX-BAUDIMENT

Détenant un doctorat en prospective humaine et sociale, ainsi qu’un DEA en sciences, technologies et société, et en politique et analyses économiques, Fabienne GOUX-BAUDIMENT est une experte reconnue en prospective. En tant que futurologue, elle dirige actuellement la société de conseil ProGective, un centre dédié à l’application et à la recherche en prospective. En tant que conférencière, elle explore des sujets tels que la digitalisation, l’urbanisation des territoires, et le rôle futur de l’agroalimentaire.

Article de blog Ralph HABABOU
©L’est Eclair

3) Ralph HABABOU

Fort d’une expérience de plus de trente ans en tant que conférencier professionnel, Ralph HABABOU est une autorité reconnue dans le domaine du service client et de son adaptation à la transformation digitale. En tant que directeur-fondateur de PBRH, un cabinet de conseils aux dirigeants d’entreprises, il se distingue également en tant qu’auteur à succès, plaçant le client au cœur du système commercial, même à l’ère du numérique.

Portrait de Raphaël ENTHOVEN
©Gala

4) Raphaël ENTHOVEN

Raphaël ENTHOVEN, professeur agrégé de philosophie, se distingue en tant qu’enseignant et essayiste de premier plan. Passionné par les médias et la presse écrite, il anime et produit également plusieurs émissions radio de renom. En tant que pédagogue brillant et conférencier, il apporte une perspective philosophique à une variété de sujets, notamment le développement durable, l’innovation, la gestion des risques, et l’ubérisation.

Pour découvrir l’intégralité de nos conférenciers traitant le sujet nous vous invitons à consulter notre annuaire

L’évolution de l’ubérisation du travail suscite des discussions sur la nécessité d’ajustements de la part des gouvernements, des entreprises et de la société en général.  L’aspect juridique, mais également éthique doit être travaillé afin d’améliorer les conditions de vie des travailleurs et de manière à proposer un avenir décent pour demain. Un équilibre entre la flexibilité offerte aux travailleurs et la protection de leurs droits doit effectivement être trouvé.